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Une Superbe Victoire Arrachée Dans La Douleur


Le skipper du 835 TERREAL est arrivé ce matin à 7h23 à Pornichet en 1ère position. Environ 40 heures de course, pour cette édition express de la Pornichet Select. Express oui, mais pas tranquille pour autant ! Les marins ont dû gérer du vent fort, de la pluie et des températures fraiches pour la saison. Et par dessus tout ça, Tanguy a dû gérer une très grosse partie de la course... sans pilote automatique ! Le pilote auto, c'est l'allié du navigateur en solitaire, c'est lui qui permet au marin de lâcher la barre quelques instants pour manoeuvrer, matosser (déplacer les poids à l'intérieur du bateau), manger, faire sa stratégie et accessoirement, se reposer ! Mais lorsque cet allié précieux fait faux bond, la vie à bord change du tout au tout.

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C'est un Tanguy totalement exténué qui nous fait le récit de ses aventures : J'ai d'abord pensé abandonner " J'ai pris un bon départ, et j'ai été en tête de la flotte très rapidement, avec à mes trousses Damien Cloarec, skipper du 833. J'étais dans un très bon état d'esprit jusqu'au moment où mon pilote auto m'a lâché au 1er passage de l'Île d'Yeu, à environ 1/3 du parcours. Sur une course aussi intense, mais tout de même un peu longue (300milles) c'est très très compliqué de terminer sans pilote. S'il faut faire des manoeuvres, cela veut dire lâcher la barre sans personne pour la tenir ! Sans compter sur le fait que toute activité autre que barrer devient extrêmement périlleuse. J'ai donc très rapidement envisagé d'abandonner la course. Je ne voyais pas comment réussir à finir de façon performante ! " Puis j'ai fait mon petit calcul, et j'ai tenté le coup " J'ai longuement considéré la météo prévue. En toute logique, la course devait être moins longue que d'habitude (en général, les 1ers séries arrivent durant la 3ème nuit de course) et l'orientation du vent, c'est à dire un vent globalement venant de travers, signifiait que je n'allais pas avoir énormément de manoeuvres à faire. Je me suis raccroché à ça pour décider de continuer. "

Le podium série (de g. à d. : Patrick Girod, Tanguy Le Turquais, Damien Cloarec)

Ne pas prévenir de l'avarie, pour ne pas décupler les forces des adversaires " Stratégiquement, je n'ai pas prévenu la direction de course tout de suite. Si les autres concurrents avaient appris mon avarie, cela aurait pu les aider psychologiquement. Ce n'est donc qu'au début de la 2nde nuit, lorsque j'ai senti que mon état de fatigue pouvait me pousser à avoir un comportement pas habituel pour un marin en course (prendre 15 minutes pour dormir à la cape par exemple), que j'ai décidé de prévenir la direction de course. Pour ne pas qu'ils s'inquiètent en voyant quelque chose d'étrange." Finalement, c'était presque un avantage " En fin de compte, mis à part l'état de fatigue dans lequel j'étais, et ma difficulté à m'alimenter, ne pas avoir de pilote auto aura presque été un avantage. Car en général, plus le skipper barre, plus son bateau va vite ! Et comme je n'avais pas trop le choix... :) "

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Fatigué, mais heureux de cette nouvelle victoire, Tanguy savoure son deuxième doublé en une semaine (il avait déjà gagné la Pornichet Select l'an passé). On sent cependant dans son regard une pointe d'inquiétude : le statut de favori n'a jamais été autant le sien qu'aujourd'hui, or dans le monde du sport, entre attente des supporters et regard des concurrents, c'est un statut difficile à gérer ! Gageons qu'il saura continuer à apprécier l'expérience engrangée, quel que soit le résultat. Le podium série : 1) Tanguy Le Turquais - TERREAL 2) Damien Cloarec - ICI VOTRE NOM ? 3) Patrick Girod - NESCENS Prochaine course du calendrier 2015 : la Mini en Mai dans 15 jours. On augmente encore le format avec, cette fois-ci, 500 milles en solitaire au départ de la Trinité-Sur-Mer. Contraint d'abandonner l'an passé, Tanguy a bien envie de prendre sa revanche ! A dans 15 jours !


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